lundi 15 janvier 2007

La famille

Première entrave à la course au malheur d’une civilisation suicidaire, la famille a été détruite et en est la première victime. Sa destruction a engendré des colériques ambitieux, narcissiques, égocentriques, refusés, déçus, orgueilleux, chercheurs d’absolus d’eux-mêmes, en quête perpétuelle de reconnaissance, des fragiles, faux forts, etc., qui passent pour les vertueux d’aujourd’hui. Des mal aimés, perdus, en colère contre l’émotion, qui la refoulent, se refusent eux-mêmes, s’inventent des identités, à la recherche perpétuelle d’attention et de protection, n’ayant pas la force d’accepter leur situation.
La famille est la base de tout chez un être humain. Il doit y trouver l’affection, l’attention et le support qui lui donnent confiance et lui permettent de construire sa vie sereinement dans le monde extérieur.
Elle doit donner une connexion émotionnelle dans les relations parents enfants, celle qui inspire le souffle vital. Si l’enfant ne reçoit pas l’amour de ses parents, de façon directe et sincère (pourquoi cette impossibilité à lui exprimer?), s’il ne peut leur confier ses craintes, désirs d’attention, de protection, de guidance, il perdra ce lien, et si le lien est rompu, ou se délite, alors il ne saura pas construire sa vie, il sera perdu, et en colère…
L’égoïsme ambiant, le manque de communication, d’empathie, son refus, la froideur, l’incompréhension, ont cassé la famille, les parents se séparent pour un rien, refusent l’amour, ce sentiment, et brisent la connexion, issue de leur union. Se rendent-ils compte que l’enfant issu de cette union voit l’origine de son existence déchirée, l’éclatement de sa base, sa première identité, ressent la guerre dans son coeur, qu’il est livré à lui-même, perdu, et qu’ainsi il s’enrage et l’exprime d’une façon ou d’une autre…
Beaucoup de jeunes aujourd’hui sont perdus, n’arrivent pas à se lancer dans la vie active, à être adultes, « indépendants ». Comment la génération du dessus peut-elle les blâmer ? Ils souffrent et leurs errements sont les conséquences des très graves fautes des parents, de la vision freudienne de l’Homme, de la génération 68 et de ses folies. Le premier pas pour aider l’enfant est alors la reconnaissance de leurs fautes, sincère (émotionnelle), par les parents.
Souvent, le jeune ira trouver cette connexion perdue dans l’amour, en tombant amoureux sans accepter l’autre, avec un mauvais attachement, c’est ce qu’on appelle un amour pathologique. Le retour en arrière, la restauration de la connexion en famille, grâce à celle trouvée par l’amour, ne se fera jamais, c’est une erreur tragique, et de plus, les mêmes problèmes risquent de se répéter aux générations suivantes, ou s’inverser en amour étouffant. Tout casser, pour tout recommencer, et faire les mêmes erreurs. Si la famille ne va pas, alors il n’y aura pas de vrai amour pour qui que ce soit.
La ruine de la famille vient de la perte et la démolition de cette connexion émotionnelle entre les gens, malmenée par l’individualisme exacerbé, l’égoïsme et l’orgueil. Et pourtant, elle est la seule vérité, on ne peut la détruire, la refouler, sinon elle reste enfouie et ne cessera de nous tourmenter. Comment la restaurer ? En rétablissant des relations parents enfants normales.
S’exorciser, combattre la rage issue du manque d’affection, avec tendresse, bonne volonté, faire preuve d’humilité, accepter le dialogue, la colère comme les bons sentiments, qui sont la seule vérité dans cette relation, ne pas blâmer sans voir ses propres responsabilités, ainsi l’enfant entreverra la possibilité du bonheur et sera apaisé. Il ira de l’avant, naturellement, le souffle vital reviendra en lui, et il pourra même avoir la foi.

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